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20/06/2008

Des bouts d'Allemagne partout où je peux !!

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Oui, ma manie, c’est de mettre des bouts d’Allemagne partout où je peux ! Une de mes grandes joies consiste à aller faire mes courses de l’autre côté de la frontière. Ainsi, pendant plusieurs jours, il y a des trucs écrits en allemand dans mon frigo ! J’adore aussi avoir des morceaux d’Allemagne dans mon portefeuille : ainsi, j’ai encore une carte de tramway que j’avais achetée pour une semaine à Leipzig, en 2001. Quant aux euros allemands qui atterrissent régulièrement dans mon porte-monnaie, attention, ils ne doivent être dépensés qu’en toute dernière limite, si vraiment il n’en reste pas d’autres, des insignifiants, des pas allemands, quoi !

Quoi d’autre encore ? A l’arrière de ma voiture, je fais de la pub pour l’Allemagne : un gros « D » côtoie le drapeau « Breizh », mais aussi un autocollant rapporté de Berlin, un autre de Trèves, un autre d’Heidelberg. Au-dessus de mon bureau, celui sur lequel je sue parfois sang et eau à corriger de pitoyables copies truffées d’horreurs, euh … pardon, d’erreurs, on peut admirer une vue d’Heidelberg. Combien d’heures je passe le pif en l’air, à rêver de m’échapper dans la ville du romantisme !! Quand on entre dans notre appartement, on tombe illico sur mon pêle-mêle consacré presque exclusivement à Berlin. Dans la cuisine, au-dessus de mon ardoise pense-bête, trône une carte postale sur laquelle on peut lire : « Berlin, Hauptstadt der DDR » (« Berlin, capitale de la RDA ») ! Dans une pièce qui nous sert de débarras, il y a mon immense carte de l’Allemagne, celle sur laquelle j’ai mis des punaises sur toutes les villes dans lesquelles je suis déjà allée (j’en parlerai bientôt). Finalement, je crois que partout, je sème des bouts d’Allemagne. Pour me rassurer, pour soigner le mal que j’ai parfois de ce pays que j’aime tant…

17/06/2008

J'ai deux amours...

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Au fait, je ne vous ai pas dit : il n’y a pas que l’Allemagne qui me fait chavirer le cœur, il y a aussi la Bretagne… Mon père est breton, un pur et dur, un de ceux qui, quand ils changent de voiture, achètent illico le drapeau « Breizh » qu’ils colleront à l’arrière (je fais la même chose, moi aussi : un drapeau breton et un drapeau allemand se côtoient joyeusement et paisiblement sur chaque voiture qui passe entre mes mains !). Mon père, donc : un Breton bretonnant, fier de l’être et tout et tout. Qui dit régulièrement que la Bretagne est une terre de microclimats et qu’il n’y pleut que sur les cons. Et que ceux qui pleurnichent pour trois gouttes de pluie ou un peu de crachin n’ont qu’à aller se faire voir ailleurs, par exemple sur les plages irrespirables du Sud. Ben oui, les Bretons sortent bec et ongles quand on critique leur terre. Plus que cela : leur pays. Mon père répète à qui veut bien l’entendre qu’il n’est pas français, mais breton. Je crois qu’avant de taxer de chauvinisme primaire cette attitude un peu excessive, il faut bien se dire que pendant longtemps, les Bretons étaient un peu regardés comme des ploucs… Quand j’étais môme et que je disais aux copines que je passais toutes mes vacances en Bretagne et que chez nous nous écoutions de la musique bretonne, on me regardait de haut, presque avec pitié… En tout cas, on ne m’enviait pas !

Bref… La Bretagne, donc. Celle qui, dans mon cœur, se bat parfois avec l’Allemagne. Car, si les drapeaux se tolèrent à l’arrière de ma voiture, dès qu’on parle sentiments, c’est autre chose. Car, chaque année, le dilemme, c’est : « Où allons-nous en vacances cette année ? En Allemagne ou en Bretagne ? » Bien sûr, j’ai envie de découvrir d’autres endroits du globe, mais est-ce de ma faute à moi si, dès que je passe des vacances ailleurs qu’en Allemagne ou en Bretagne, j’ai l’impression d’être une sale traîtresse qui renie ses amours ?!

La Bretagne, c’est une multitude de paysages, un ciel qui change mille fois de fringues dans la journée, passant du grand bleu au gris tout foncé tout menaçant… C’est là-bas aussi que vit Anna, ma grand-mère de cœur. 93 ans à la fin de l’année. Elle m’a dit, l’autre jour, au téléphone, qu’il fallait que je vienne vite parce qu’on ne sait jamais… Le jour où Anna partira, c’est carrément ma chair qui se trouvera amputée d’un gros morceau d’enfance… Dans le même genre, il y avait Lucie, mon autre grand-mère d’adoption, décédée il y a quelques années, me laissant toute crétine avec mon chagrin.

La vie est étrange, quand même : j’avoue que quand j’étais enfant, aller en Bretagne à la Toussaint, à Pâques et en été, ça me gavait, comme disent les jeunes d’aujourd’hui. Comble du malheur : parfois, même, je cumulais et la Bretagne et l’Allemagne ! Car mes parents étaient déjà convaincus de la nécessité de m’envoyer causer un peu outre-Rhin ! Je me souviens de cette gifle magistrale prise un jour à table parce que j’avais osé dire : « Purée, les vacances d’enfer cette année : d’abord l’Allemagne, ensuite la Bretagne » !!!!! Le sang breton de mon père n’avait fait qu’un tour, la torgnole était partie sans prévenir !!

La vie est étrange, ça oui : quand j’étais enfant, je me moquais de mon père quand il affublait chacune de ses voitures d’un « Breton et fier de l’être ». Et voilà que quelques décennies plus tard, je suis la même en couleurs ! Pas le droit de critiquer la Bretagne, sinon je vous réponds : « Mais allez donc exhiber votre barbaque sur les plages du Sud » !!!

Tout cela pour dire aussi que cette année, pas d’Allemagne (snif), mais, immense compensation : de la Bretagne à pleins tuyaux !! D’abord Quiberon, puis les côtes d’Armor, que je connais plutôt bien puisque j’y ai passé toutes mes vacances de mes trois mois à mes dix-sept ans…

10/06/2008

Clin d'oeil à Claude !

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Oui, clin d’œil et coup de chapeau à l’ami Claude Hagège, dont je suis une fervente admiratrice ! Presque une disciple ! Ce linguiste m’épate ! Cette nuit, réveillée à 4h30 par une nécessaire tétée, j’ai regardé une rediffusion de la dernière émission de Guillaume Durand, « Esprits libres ». Le sujet : Les Français sont-ils nuls en anglais ? L’émission était passionnante.  Claude Hagège a expliqué que nous sous-estimions nos enfants et que, tout petits déjà, ils étaient capables d’assimiler des quantités de savoirs. J’en ai la preuve vivante au quotidien : ma fille, Clara, comprend tout ce que je lui dis en allemand. Elle me répond bien souvent en français, ou alors elle fait un mélange des deux langues, mais la compréhension est déjà nette et c’est fabuleux. De plus, elle est très fière de ce petit détail qui la différencie de pas mal d’enfants de son âge : hier, elle a raconté à sa maîtresse et aux gamins de sa classe qu’elle avait passé son dimanche en Allemagne et que là-bas, « bonjour » se disait « guten Tag ». Elle a dit d’autres mots en allemand. Ce qui est formidable, à cet âge-là, c’est qu’il n’y a aucun a priori ! On prend ce qu’on vous donne. Pas comme les ados boutonneux que j’ai en classe et qui, pour la plupart, ont déjà (malheureusement) leurs idées préconçues : l’allemand, c’est moche. Et, surtout, c’est horriblement difficile ! Pas sexy du tout ! A propos de difficulté, Claude Hagège soulignait chez Durand l’extrême complexité de la langue anglaise. Il est même allé jusqu’à dire que l’allemand était plus facile. Et pourquoi pas ?!! Pour ma part, je n’ai pas d’avis sur la question, je sais seulement que l’anglais m’a toujours moins parlé (c’est le cas de le dire !) que l’allemand ou l’italien. Mais, d’une façon générale, même si je n’en ai pas l’air comme ça, j’aime toutes les langues, leur musique, leur chant. C’est pour moi un émerveillement sans bornes que d’écouter parler d’autres personnes dans une langue que je ne comprends pas forcément.

Evidemment, chez Guillaume Durand, il y avait des gens pour affirmer haut et fort, presque avec une certaine fierté, qu’ils avaient fait X années d’allemand durant leur scolarité et qu’il ne leur en restait tout bonnement que dalle. Et, comme à chaque fois en pareilles circonstances hautement dramatiques, je me demande : « Quoi ? On peut donc vivre sans la langue allemande ?! » Eh oui, il faut que je me fasse une raison. Il existe même des gens qui détestent cette langue que j’aime tant, qui crachent dessus sans scrupules, la salissent, la roulent dans la boue. J’en reviens à la bonne vieille sagesse populaire : « Si tu n’aimes pas la soupe, ne va pas en dégoûter les autres » ! Zut, alors !

Mais je m’emporte et m’éloigne de mon propos premier. Claude Hagège a expliqué que tout se jouait très tôt et qu’il était nécessaire de mettre très vite nos enfants en contact avec d’autres langues que la leur. Cela ne crée pas de confusions, al contrario ! Alors stop aussi avec cette idée reçue qui veut qu’on embrouille le cerveau d’un môme en l’habituant à la mélodie d’autres langues que la sienne ! Tout se joue très tôt, oui. D’ailleurs, à ce propos, j’aime citer ce dicton allemand : « Was Hänschen nicht lernt, lernt Hans nimmermehr »…