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17/02/2009

Der Vorleser

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Il est un auteur allemand que j'affectionne tout particulièrement : Bernhard Schlink. J'ai lu Der Vorleser il y a très exactement onze ans, et ce livre m'a bouleversée. La thématique renvoie au chapitre le plus sombre de l'histoire allemande, à savoir la période hitlérienne. Un adolescent s'éprend d'une femme bien plus âgée que lui (il a quinze ans, elle en a trente-cinq, je crois). Ils vivent une passion folle. Puis, cette femme, Hanna, disparaît sans laisser d'adresse. Le narrateur la retrouve des années plus tard dans une salle de tribunal : Hanna est accusée d'avoir servi le régime hitlérien. Plus que cela : d'avoir été elle-même une criminelle pendant cette période noire. S'ensuivent des questions qui ébranlent totalement le narrateur, et celle-ci en particulier : est-il coupable, lui aussi, parce qu'il s'est commis avec une femme de cette espèce ?

Ce livre a été traduit en français sous le titre suivant : Le liseur. A lire absolument ! On est captivé dès les premières pages par cette histoire, qui sera d'ailleurs bientôt portée à l'écran. Quand ? Je ne sais pas exactement. Un film à ne pas rater non plus.

Un petit extrait en allemand pour vous mettre l'eau à la bouche (ou, si vous ne comprenez rien à ce qui va suivre, vous encourager à lire le roman en français !) :

« In der Schule war ich nicht gut und nicht schlecht; ich glaube, viele Lehrer haben mich nicht recht wahrgenommen und auch nicht die Schüler, die in der Klasse den Ton angaben. Ich mochte nicht, wie ich aussah, wie ich mich anzog und bewegte, was ich zustande brachte und was ich galt. Aber wieviel Energie war in mir, wieviel Vertrauen, eines Tages schön und klug, überlegen und bewundert zu sein, wieviel Erwartung, mit der ich neuen Menschen und Situationen begegnet bin.

Ist es das, was mich traurig macht ? Der Eifer und Glaube, der mich damals erfüllte und dem Leben ein Versprechen entnahm, das es nie und nimmer halten konnte ? Manchmal sehe ich in den Gesichtern von Kindern und Teenagern denselben Eifer und Glauben, und ich sehe ihn mit derselben Traurigkeit, mit der ich an mich zurückdenke. Ist diese Traurigkeit die Traurigkeit schlechthin ? Ist sie es, die uns befällt, wenn schöne Erinnerungen im Rückblick brüchig werden, weil das erinnerte Glück nicht nur aus der Situation, sondern aus einem Versprechen lebte, das nicht gehalten wurde ? »

 

16/02/2009

Die Geburt

"Die Geburt ist nicht ein augenblickliches Ereignis, sondern ein dauernder Vorgang. Das Ziel des Lebens ist es, ganz geboren zu werden, und seine Tragödie, dass die meisten von uns sterben, bevor sie ganz geboren sind. Zu leben bedeutet, jede Minute geboren zu werden. Der Tod tritt ein, wenn die Geburt aufhört". Erich FROMM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

09/02/2009

Journal de deuil

 

Aujourd'hui, je suis allée m'acheter le Journal de deuil de Roland BARTHES. Loin de m'enfoncer encore plus dans les sables mouvants du chagrin, ce livre me remet debout. Un peu. Car je titube et je me casse la binette régulièrement. Depuis samedi, donc, plus de maman. Je n'ai plus de maman. Je pense que tout au fond de moi, toute ma vie, j'en demeurerai inconsolable. Elle était trop jeune pour partir. Nous avions encore tant de projets. Tant de choses à faire toutes les deux...

Place aux mots de Barthes, dans lesquels je retrouve tout à fait mes sentiments :

« Jamais plus, jamais plus !

Et pourtant, contradiction : ce « jamais plus » n'est pas éternel puisque vous mourrez vous-même un jour.

« Jamais plus » est un mot d'immortel ».

 

« Chose bizarre, sa voix que je connaissais si bien, dont on dit qu'elle est le grain même du souvenir (« la chère inflexion... »), je ne l'entends pas. Comme une surdité localisée... »

 

« Dans la phrase « Elle ne souffre plus », à quoi, à qui renvoie « elle » ? Que veut dire ce présent ? »

 

« Mais sa mort m'a changé, je ne désire plus ce que je désirais. Il faut attendre - à supposer que cela se produise - qu'un désir nouveau se forme, un désir d'après sa mort ».

 

« Maintenant, partout, dans la rue, au café, je vois chaque individu sous l'espèce du devant-mourir, inéluctablement, c'est-à-dire très exactement du mortel. - Et avec non moins d'évidence, je les vois comme ne le sachant pas ».

 

« Voir avec horreur comme simplement possible le moment où le souvenir de ces mots qu'elle m'a dits ne me ferait plus pleurer... »

 

« Pouvoir vivre sans quelqu'un qu'on aimait signifie-t-il qu'on l'aimait moins qu'on ne croyait... ? »

 

« Tristesse nauséeuse. Nausée de l'Irrémédiable ».