17/09/2007
Pour une fois que je gagne quelque chose !
Cette fois, enfin, j'ai réussi, j'ai gagné ! Il y a une semaine, j'avais donné la bonne réponse à la devinette de "Karambolage" (au fait, regardez-vous cette émission ou non?) et, ce matin, j'ai reçu une petite récompense ! Il ne s'agit pas d'un lavabo en porcelaine, ni d'un filet garni avec un bazooka dedans (clins d'oeil à Thiéfaine et à Renaud, sur ce coup-là). Non, il s'agit d'un pique-oeuf et d'un minuscule Opinel, très mignon du reste. Voilà, je suis toute contente, même si j'avoue que me voilà plutôt encombrée de ces deux objets. Un pique-oeuf, ouais, bon, j'ai toujours vécu sans cela et m'en suis très bien sortie. Un Opinel? Je ne vois pas trop la nécessité de me trimbaler régulièrement avec ce truc-là. Bref, carrément méchante, jamais contente !!!
19:45 | Lien permanent | Commentaires (9)
Egalité des chances
Aujourd’hui, attention, j’ai l’humeur mauvaise ! Je suppose que comme moi, vous avez tous entendu parler du collège unique et de l’égalité des chances. On nous en rebat les oreilles, de ces grands mots !
L’égalité des chances, c’est simple : on parque dans un même endroit des gamins qui a priori n’ont rien à faire ensemble puisque cela va du plus inculte gros bœuf au plus fin et au plus cultivé. Et c’est donc aux profs, payés à ne rien faire comme chacun sait et pense en son for intérieur (à moins d'avoir eu une mère ou un père dans le métier et de l'avoir vu(e) préparer des trucs pour le boulot tous les soirs et pendant les vacances), c'est donc aux profs de se débrouiller avec la "marchandise" hétéroclite qui leur tombe chaque année sur les bras ! Faites donc de la pédagogie différenciée et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ! Sauf que, comme disait un de mes collègues chevronnés quand j’ai commencé dans le métier avec un cartable rempli d’illusions : « On ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif ». A l’époque, je trouvais le propos un peu rude et espérais vivement ne jamais en arriver à dire moi-même des choses pareilles. Seulement, dix ans d’éducation nationale, c’est miracle si cela ne ruine pas vos plus beaux espoirs, et chapeau bas à tous ceux qui croient encore à la merveilleuse égalité des chances et à la pédagogie différenciée et à l’âne qui, n’ayant pas soif mais voyant bien qu’on se décarcasse pour lui en lui proposant régulièrement de l’eau, se met à boire quand même, rien que pour faire plaisir à son maîmaître… Pour ma part, et je suis bien consciente de parler comme une vieille conne, je n’y crois plus. Parce qu’au nom de l’égalité des chances nous avons laissé s’installer à l’école une incroyable jungle, où l’intello (injure suprême) est la risée des autres. La semaine dernière, à la fin d’une heure de cours, deux gamins sont venus me dire que depuis trois ans déjà, ils souffraient des quolibets de ceux de leur classe qui venaient à l’école non pas pour y récolter un savoir, mais bien plutôt pour massacrer celui des autres. Quand j’entends cela, je bondis, je me révolte comme quand j’avais treize ans moi-même et je me dis que non, il ne faut pas capituler devant la majorité mal-pensante, mais quand même, que d’efforts pour maintenir sur les flots une barque percée de part en part !
Quand j’ai débuté dans ce métier, je rêvais de travailler avec des élèves difficiles, persuadée que ma seule foi (ben oui, on est comme ça à vingt ans !) suffirait à ramener au troupeau les brebis égarées. Mais, comme je le disais plus haut, c’était oublier la force destructrice de dix ans d’ancienneté dans le plus beau métier du monde… Aujourd’hui, je l’avoue sans vergogne, les brebis égarées, cela me gonfle, elles n’ont qu’à se démerder toutes seules pour regagner le troupeau qu’elles veulent, je ne suis pas mère Thérésa ! Demerden Sie sich !! Quand j’étais stagiaire, un de mes collègues m’avait tenu des propos encore plus choquants que ceux de l’âne qui n’a pas soif. Il m’avait dit : « Tu sais, aux réunions parents-profs, quand les parents, désemparés, me demandent conseil, j’ai envie de leur dire ' écoutez, vous vous êtes mis à deux pour faire un con, ce n’est quand même pas moi tout seul qui vais réussir à le rendre intelligent '». Là encore, j’avais été un peu secouée, voire un brin choquée. Ce qui est triste, c’est que toutes ces paroles qui me semblaient excessives il y a quelques années, je les ai faites miennes au fil du temps… Cela m’embête, mais je vous assure, dix ans d’éducation nationale, ça lamine un peu son homme… Je vous choque sans doute. Tant pis, j’avais envie de balancer ici un coup de gueule libérateur avant d’aller retrouver une jolie classe bien explosive, remplie de brebis égarées qu’il va falloir essayer vaguement de rallier à une cause à laquelle je ne crois plus qu’à moitié ! Y’a d’la joie !!
11:25 | Lien permanent | Commentaires (9)
09/09/2007
Merci, Bill !

Ne nous voilons pas la face : nous, les profs d’allemand, sommes une espèce en voie d’extinction, au même titre que la tortue luth…
Le désespoir ambiant est tellement prononcé que certains stages entre profs d’allemand ressemblent à de pathétiques thérapies de groupe. « Bonjour, je m’appelle Bidule, j’en suis à mon centième jour sans élèves ». « Bonjour, Bidule », s’écrie l’assemblée compatissante. Et chacun y va de ses petites jérémiades, de longs trémolos dans la voix…
Mais réjouissons-nous cependant. Car il y a une lueur d’espoir depuis quelque temps. Vous avez peut-être, vous avez sans doute, vous avez à coup sûr entendu parler dernièrement du groupe allemand « Tokio Hotel » ! Non ? C’est peut-être que vous n’avez pas d’enfant. Ou pas de nièce ado en pâmoison devant Bill ou je ne sais quel membre du fameux groupe !
Tokio Hotel a l’immense mérite d’avoir osé chanter en allemand ! Franchement, oui, à notre époque, cela a des allures de gageure !! Et, malgré cela (j’aimerais dire « grâce à cela » !!), le groupe a été propulsé très vite, en Allemagne comme à l’étranger, sur le devant de la scène ! Et figurez-vous que Tokio Hotel est en train, sans le savoir sans doute, de donner un sérieux coup de pouce aux pauvres profs d’allemand dont je suis ! Car grâce à ces jeunes gamins (ils ont entre 17 et 20 ans), l’allemand voit son blason se redorer tout doucement de jolies écailles brillantes ! Oui ! Et l’engouement pour la langue allemande serait en train de renaître… toujours grâce à Bill Kaulitz et à ses compagnons !
Pour tout vous avouer, je m’y suis moi-même mise cet été, à Tokio Hotel. D’abord pour faire plaisir à ma nièce. Et je dois dire que j’y ai pris goût. Ce qui d’abord n’était qu’un jeu (se tortiller comme Bill en hurlant son prénom comme une midinette !) a fait place à quelque chose de plus sérieux. J’ai lu quelques articles sur la petite troupe de Magdeburg et, sincèrement, je trouve que tout n’est pas à jeter dans son répertoire, loin de là.
Le coup de l’allemand qui revit un peu dans nos écoles grâce à Tokio Hotel, ce n’est pas du pipeau, je vous assure. D’ailleurs, il y a quelques jours, le journal L’Est Républicain a consacré un article au groupe allemand.
En voici un extrait :
« Chaussettes dans les Birkenstock et bière qui coule à flot, chars blindés et discipline rigide, les Français ont parfois la dent dure pour leurs voisins allemands. A la simple évocation du mot « allemand », la bouche se tord et dans une mimique prononce « halleuuumannd », le corps se raidit et tous les citoyens germaniques, pardon « gerrrmaniques » se transforment en bons petits soldats. Oui, mais voilà : la jeune génération en a décidé autrement et pourrait bien balayer les imaginaires des anciens : aux bruits des bottes succèdent aujourd’hui les guitares électriques et les visages émaciés, cheveux ras sont relayés par les yeux charbonneux et la coupe ébouriffée du chanteur de Tokio Hotel, Bill Kaulitz ».
Je connais même des adolescentes qui regrettent de n’avoir pas pu faire de l’allemand… tout cela pour les beaux yeux de Bill ou de… zut, je ne sais plus comment s’appellent les autres membres du groupe !
Tokio Hotel passe en concert à Amnéville le 26 octobre. C’est déjà complet, j’ai vu cela à la FNAC. Mais rien ne nous empêche, nous le bastion des derniers profs d’allemand, de nous rendre à l’entrée ce jour-là et de faire passer, par l’intermédiaire de midinettes en folie, des banderoles avec, écrit en gros, tout simplement : « Danke » !!!
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