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17/09/2007

Egalité des chances

Aujourd’hui, attention, j’ai l’humeur mauvaise ! Je suppose que comme moi, vous avez tous entendu parler du collège unique et de l’égalité des chances. On nous en rebat les oreilles, de ces grands mots !

L’égalité des chances, c’est simple : on parque dans un même endroit des gamins qui a priori n’ont rien à faire ensemble puisque cela va du plus inculte gros bœuf au plus fin et au plus cultivé. Et c’est donc aux profs, payés à ne rien faire comme chacun sait et pense en son for intérieur (à moins d'avoir eu une mère ou un père dans le métier et de l'avoir vu(e) préparer des trucs pour le boulot tous les soirs et pendant les vacances), c'est donc aux profs de se débrouiller avec la "marchandise" hétéroclite qui leur tombe chaque année sur les bras ! Faites donc de la pédagogie différenciée et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ! Sauf que, comme disait un de mes collègues chevronnés quand j’ai commencé dans le métier avec un cartable rempli d’illusions : « On ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif ». A l’époque, je trouvais le propos un peu rude et espérais vivement ne jamais en arriver à dire moi-même des choses pareilles. Seulement, dix ans d’éducation nationale, c’est miracle si cela ne ruine pas vos plus beaux espoirs, et chapeau bas à tous ceux qui croient encore à la merveilleuse égalité des chances et à la pédagogie différenciée et à l’âne qui, n’ayant pas soif mais voyant bien qu’on se décarcasse pour lui en lui proposant régulièrement de l’eau, se met à boire quand même, rien que pour faire plaisir à son maîmaître… Pour ma part, et je suis bien consciente de parler comme une vieille conne, je n’y crois plus. Parce qu’au nom de l’égalité des chances nous avons laissé s’installer à l’école une incroyable jungle, où l’intello (injure suprême) est la risée des autres. La semaine dernière, à la fin d’une heure de cours, deux gamins sont venus me dire que depuis trois ans déjà, ils souffraient des quolibets de ceux de leur classe qui venaient à l’école non pas pour y récolter un savoir, mais bien plutôt pour massacrer celui des autres. Quand j’entends cela, je bondis, je me révolte comme quand j’avais treize ans moi-même et je me dis que non, il ne faut pas capituler devant la majorité mal-pensante, mais quand même, que d’efforts pour maintenir sur les flots une barque percée de part en part !
Quand j’ai débuté dans ce métier, je rêvais de travailler avec des élèves difficiles, persuadée que ma seule foi (ben oui, on est comme ça à vingt ans !) suffirait à ramener au troupeau les brebis égarées. Mais, comme je le disais plus haut, c’était oublier la force destructrice de dix ans d’ancienneté dans le plus beau métier du monde… Aujourd’hui, je l’avoue sans vergogne, les brebis égarées, cela me gonfle, elles n’ont qu’à se démerder toutes seules pour regagner le troupeau qu’elles veulent, je ne suis pas mère Thérésa ! Demerden Sie sich !! Quand j’étais stagiaire, un de mes collègues m’avait tenu des propos encore plus choquants que ceux de l’âne qui n’a pas soif. Il m’avait dit : « Tu sais, aux réunions parents-profs, quand les parents, désemparés, me demandent conseil, j’ai envie de leur dire ' écoutez, vous vous êtes mis à deux pour faire un con, ce n’est quand même pas moi tout seul qui vais réussir à le rendre intelligent '». Là encore, j’avais été un peu secouée, voire un brin choquée. Ce qui est triste, c’est que toutes ces paroles qui me semblaient excessives il y a quelques années, je les ai faites miennes au fil du temps… Cela m’embête, mais je vous assure, dix ans d’éducation nationale, ça lamine un peu son homme… Je vous choque sans doute. Tant pis, j’avais envie de balancer ici un coup de gueule libérateur avant d’aller retrouver une jolie classe bien explosive, remplie de brebis égarées qu’il va falloir essayer vaguement de rallier à une cause à laquelle je ne crois plus qu’à moitié ! Y’a d’la joie !!

Commentaires

Eh beh ! Et ça n'est que le début de l'année ! Bon courage ma chère Cath ! On va tout mettre en oeuvre pour que nos enfants ne soient pas des brebis (galeuses) égarées.

Écrit par : petit-jour | 17/09/2007

Ca c'est le genre de coup de bambou qui fait salement mal au moral, je sais pas trop quoi te dire pour te réconforter!!
Courage Cath!!

Écrit par : Yoann | 17/09/2007

T'inquiète pas trop, entre les profs et les élèves, il va bien y avoir des manifs pour que le progès ne passe pas !!!

Écrit par : Tommie | 17/09/2007

un conseil, arrêtez de vous prendre la tête avec ce que viennent vous racontez les élèves!!! ça ne sert à rien, vous n'y pouvez rien. Ils ont qu'a apprendre à ce défendre un peu, quand ils seront au lycée, ils devront ce débrouiller. C'est sûr ce n'est pas normale mais ils doivent apprendre à ce défendre et non à venir ce pleindre.

Écrit par : Sandra | 18/09/2007

Ben moi, j'y crois encore. Je suis quand même entré dans ce métier par vocation. Et aussi pour rendre à l'école ce qu'elle m'a donné, c'est à dire la possibilité de sortir de la m... et de devenir quelqu'un. En même temps, je crois qu'il ne faut pas tout attendre de ce métier. Après tout, nous ne faisons que ce que nous pouvons (et c'est déja pas mal). Mais la réussite, ça dépend aussi de chacun, c'est aussi (surtout) une affaire de travail individuel.

Écrit par : Foxy | 26/09/2007

Foxy, depuis ce billet d'humeur, je suis revenue à de meilleurs sentiments ! Tu sais à quel point on peut être laminé, parfois, lorsque l'on s'implique un minimum dans ce métier. Et je crois que le fait que je trouve encore le moyen de m'échauffer les sangs à ce point prouve que je n'ai pas tout à fait perdu ma foi... De plus, cette année, à part une troisième LV2 un peu difficile, j'ai des gamins très demandeurs, qui ont remarqué à quel point j'aimais ma matière et me le disent ! Je ne dis pas que tout le monde accroche, mais j'ai plus de satisfactions que l'année dernière. A la rentrée, j'ai simplement flippé, j'ai cru que j'allais revivre la même année scolaire qu'en 2006-2007. Je suis excessive. Quand je dis que je n'y crois plus, il ne faut pas faire attention car, le lendemain ou même cinq minutes après, je peux de nouveau affirmer que ce métier reste le plus beau du monde !!!

Écrit par : Cath | 29/09/2007

quoi????? j'y crois pas!!! L'année 2006-2007 n'a pas été bonne!! bin merci c'est sympa d'apprendre ça!! C'est juste la 3°3 qui vous a posé problèmes l'année dernière pas les 3°1!
Pour la 3° LV2 qui vous pose problème cette année, ne vous prenez pas la tête, laisser les dans leur lacune, ils le regretteront l'année prochaine, j'en suis sûre.

Écrit par : Sandra | 29/09/2007

A quelques rares exceptions près, je n'ai pas aimé mes classes de l'année dernière ! Mais qui a dit que je n'avais pas aimé la 3ème 1?!!

Écrit par : Cath | 29/09/2007

:-) bin je ne sais pas!! Rien ne l'a dit c'est juste que en lisant le com comme ça, on peut penser que toutes vos classes de l'année dernière etaient nul. Mais bon au moins je suis rassurée là! hi hi

Écrit par : Sandra | 29/09/2007

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