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28/09/2007

Goethe

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Quelle belle surprise de découvrir, dans le magazine Lire d’octobre, une mini-biographie de Goethe ! Voilà un auteur que je n’ai appris à apprécier que sur le tard. Bizarrement, quand j’avais 17 ans et l’esprit pourtant bien romantique, Les souffrances du jeune Werther ne m’avaient pas enchantée… Ce n’est qu’en 2003 que j’ai réellement fait la connaissance de Goethe. Son West-östlicher Divan était au programme de l’agreg et c’est avec une grande curiosité que je me suis plongée dans l’univers du poète vieillissant. C’est alors que j’ai découvert un homme, un poète, un monument…

Rien que pour vous, dans les billets qui vont suivre, je vais recopier les pages consacrées à Goethe dans le dernier Lire. Elles sont signées Jean Blain et sont excellentes. (En revanche, je passe l’introduction).

  

« Dans son autobiographie, Poésie et vérité, Goethe peint les premières années passées à Francfort, où il naît en 1749 dans une famille de la bourgeoisie patricienne, comme des années heureuses où tout concourt au développement de ses dons, entre un père soucieux de sa formation intellectuelle et une mère aimante qui éveille sa sensibilité et développe son imagination. Le père, juriste et conseiller de l’Empire, qui souhaite voir son fils embrasser une carrière juridique, l’envoie, en 1765, étudier à Leipzig. Peu assidu aux cours de droit, Goethe y compose ses premiers poèmes et y dessine.

Mais c’est à Strasbourg, où il poursuit ses études, entre 1770 et 1771, qu’ont lieu les rencontres décisives, dont celle de Herder, de cinq ans son aîné, qui lui fait connaître la Grèce et l’Orient, l’initie au charme du Moyen Age et du passé allemand, et l’invite à courir la campagne alsacienne pour y recueillir les chants populaires. Goethe découvre également l’art gothique et est saisi d’admiration au spectacle de la cathédrale de Strasbourg : « Quel ne fut pas le sentiment inattendu qui m’assaillit avec étonnement lorsqu’elle se découvrit à ma vision ! Une impression totale et majestueuse remplit mon âme. (…) A l’instar des œuvres de la nature, tout ici, jusqu’au plus infime filament, est conforme et concourt à la finalité du Tout ». Le séjour alsacien est aussi le temps du premier grand amour, pour Frédérique Brion, fille de pasteur rencontrée dans un village proche de Strasbourg, qui inspire à Goethe des vers – comme Mailied (« Chant de mai »), Heidenröslein (« Petite rose de la lande ») et Willkommen und Abschied (« L’accueil et les adieux ») – qui, loin des compositions convenues des années précédentes, inaugurent, par leur rythme et leur légèreté, un style et un ton nouveaux dans la poésie allemande.

 

Goethe, de retour à Francfort, se sent désormais appelé à un destin hors du commun. Il se compare à Prométhée, symbole à ses yeux de la toute-puissance créatrice de l’artiste. Ces années d’intense production vont donner naissance aux premiers grands poèmes ainsi qu’à deux œuvres – un drame, Götz von Berlichingen (1773), et un roman par lettres, Les souffrances du jeune Werther (1774) – qui vont faire de Goethe l’un des principaux représentants, avec Schiller, du Sturm und Drang (littéralement « tempête et élan »), ce mouvement préromantique, tout à la fois politique et littéraire, qui se réclame de Rousseau et de Shakespeare, et fait valoir les droits du sentiment et de l’individu contre le rationalisme des Lumières et les valeurs morales de la vie bourgeoise. Goethe emprunte le sujet de Götz von Berlichingen à l’histoire allemande et fait d’un Bayard germanique du XVIème siècle un héros au grand cœur, dont la bravoure et la droiture conquièrent d’emblée la jeunesse allemande révoltée.

17/09/2007

Pour une fois que je gagne quelque chose !

Cette fois, enfin, j'ai réussi, j'ai gagné ! Il y a une semaine, j'avais donné la bonne réponse à la devinette de "Karambolage" (au fait, regardez-vous cette émission ou non?) et, ce matin, j'ai reçu une petite récompense ! Il ne s'agit pas d'un lavabo en porcelaine, ni d'un filet garni avec un bazooka dedans (clins d'oeil à Thiéfaine et à Renaud, sur ce coup-là). Non, il s'agit d'un pique-oeuf et d'un minuscule Opinel, très mignon du reste. Voilà, je suis toute contente, même si j'avoue que me voilà plutôt encombrée de ces deux objets. Un pique-oeuf, ouais, bon, j'ai toujours vécu sans cela et m'en suis très bien sortie. Un Opinel? Je ne vois pas trop la nécessité de me trimbaler régulièrement avec ce truc-là. Bref, carrément méchante, jamais contente !!!

Egalité des chances

Aujourd’hui, attention, j’ai l’humeur mauvaise ! Je suppose que comme moi, vous avez tous entendu parler du collège unique et de l’égalité des chances. On nous en rebat les oreilles, de ces grands mots !

L’égalité des chances, c’est simple : on parque dans un même endroit des gamins qui a priori n’ont rien à faire ensemble puisque cela va du plus inculte gros bœuf au plus fin et au plus cultivé. Et c’est donc aux profs, payés à ne rien faire comme chacun sait et pense en son for intérieur (à moins d'avoir eu une mère ou un père dans le métier et de l'avoir vu(e) préparer des trucs pour le boulot tous les soirs et pendant les vacances), c'est donc aux profs de se débrouiller avec la "marchandise" hétéroclite qui leur tombe chaque année sur les bras ! Faites donc de la pédagogie différenciée et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ! Sauf que, comme disait un de mes collègues chevronnés quand j’ai commencé dans le métier avec un cartable rempli d’illusions : « On ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif ». A l’époque, je trouvais le propos un peu rude et espérais vivement ne jamais en arriver à dire moi-même des choses pareilles. Seulement, dix ans d’éducation nationale, c’est miracle si cela ne ruine pas vos plus beaux espoirs, et chapeau bas à tous ceux qui croient encore à la merveilleuse égalité des chances et à la pédagogie différenciée et à l’âne qui, n’ayant pas soif mais voyant bien qu’on se décarcasse pour lui en lui proposant régulièrement de l’eau, se met à boire quand même, rien que pour faire plaisir à son maîmaître… Pour ma part, et je suis bien consciente de parler comme une vieille conne, je n’y crois plus. Parce qu’au nom de l’égalité des chances nous avons laissé s’installer à l’école une incroyable jungle, où l’intello (injure suprême) est la risée des autres. La semaine dernière, à la fin d’une heure de cours, deux gamins sont venus me dire que depuis trois ans déjà, ils souffraient des quolibets de ceux de leur classe qui venaient à l’école non pas pour y récolter un savoir, mais bien plutôt pour massacrer celui des autres. Quand j’entends cela, je bondis, je me révolte comme quand j’avais treize ans moi-même et je me dis que non, il ne faut pas capituler devant la majorité mal-pensante, mais quand même, que d’efforts pour maintenir sur les flots une barque percée de part en part !
Quand j’ai débuté dans ce métier, je rêvais de travailler avec des élèves difficiles, persuadée que ma seule foi (ben oui, on est comme ça à vingt ans !) suffirait à ramener au troupeau les brebis égarées. Mais, comme je le disais plus haut, c’était oublier la force destructrice de dix ans d’ancienneté dans le plus beau métier du monde… Aujourd’hui, je l’avoue sans vergogne, les brebis égarées, cela me gonfle, elles n’ont qu’à se démerder toutes seules pour regagner le troupeau qu’elles veulent, je ne suis pas mère Thérésa ! Demerden Sie sich !! Quand j’étais stagiaire, un de mes collègues m’avait tenu des propos encore plus choquants que ceux de l’âne qui n’a pas soif. Il m’avait dit : « Tu sais, aux réunions parents-profs, quand les parents, désemparés, me demandent conseil, j’ai envie de leur dire ' écoutez, vous vous êtes mis à deux pour faire un con, ce n’est quand même pas moi tout seul qui vais réussir à le rendre intelligent '». Là encore, j’avais été un peu secouée, voire un brin choquée. Ce qui est triste, c’est que toutes ces paroles qui me semblaient excessives il y a quelques années, je les ai faites miennes au fil du temps… Cela m’embête, mais je vous assure, dix ans d’éducation nationale, ça lamine un peu son homme… Je vous choque sans doute. Tant pis, j’avais envie de balancer ici un coup de gueule libérateur avant d’aller retrouver une jolie classe bien explosive, remplie de brebis égarées qu’il va falloir essayer vaguement de rallier à une cause à laquelle je ne crois plus qu’à moitié ! Y’a d’la joie !!