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30/09/2010

Liebesfluchten

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Parmi les auteurs germanophones contemporains, il en est un que je chéris tout particulièrement : Bernhard Schlink. Der Vorleser est un des plus beaux livres que j'aie jamais lus, et je pense que son adaptation au cinéma n'est pas très réussie. Dans le roman, Schlink pose des questions profondes, qui ont trait au passé allemand, et notamment celle-ci : le narrateur, en aimant une femme qui a, par le passé, pactisé avec le régime nazi, le narrateur s'est-il du même coup rendu coupable ? La question ne concerne pas que le narrateur, elle peut être élargie au peuple allemand tout entier. Malheureusement, il ne me semble pas que le film ait su faire apparaître ce genre de tourments. Et le style de Schlink, concis, magistral, formidable, passe à la trappe aussi, forcément. D'où, à mon humble avis, la supériorité de l'écrit sur le cinéma !

Bref... Schlink vient d'ailleurs de publier un nouveau bouquin, que je ne tarderai pas à acheter et à dévorer comme il se doit. Pour le moment, je rattrape mon retard : jusqu'à présent, je n'avais pas encore lu Liebesfluchten (Amours en fuite, je crois, pour le titre français). J'ai lu trois histoires de ce livre qui en contient sept. Les trois premières m'ont déjà beaucoup plu, mais c'est la troisième qui m'a le plus touchée et tenue en haleine. Un homme (dont on ignorera le prénom jusqu'à la fin de la nouvelle) perd sa femme. Sa vie se réorganise, jusqu'au jour où il reçoit une lettre étrange. Ce courrier est adressé à sa femme, il le lit. Et se rend compte que son épouse a eu une liaison pendant de nombreuses années. Il décide de répondre à l'amant, il lui annonce que la personne à qui il croyait s'adresser est morte. Par une série de malentendus, l'amant comprend que c'est la femme elle-même qui lui a répondu, qu'elle a simplement voulu dire qu'elle était morte à son passé, en quelque sorte. L'amant répond. Le mari finit par prendre goût à ce drôle de jeu et par se faire passer pour sa femme (vous me suivez ?!). Il décide un jour de se rendre dans la ville où habite l'amant, il fait tout pour entrer en contact avec lui, se lie d'amitié avec cet homme. Et découvre tout un pan de la personnalité de celle qui fut sa femme durant de nombreuses années. Il se rend compte que son amant l'a mieux comprise que lui. Cette femme était violoniste, l'amant a très bien saisi ce que la femme, Lisa, éprouvait lorsqu'elle jouait du violon. Il a saisi des tas de nuances, des tas de détails qui ont échappé au mari lui-même.
J'ai adoré cette histoire. Elle pose une question fondamentale : connaissons-nous vraiment ceux auprès desquels nous passons notre vie ? Et eux, nous connaissent-ils vraiment ? N'existe-t-il pas des relations qui, malgré leur fugacité, nous entraînent plus profondément en nous-mêmes et dans la connaissance que nous avons de nous ? En clair : ne passons-nous pas à côté des êtres que nous croyons connaître et aimer ?

 

Commentaires

, de Cath. :

" Elle pose une question fondamentale : connaissons-nous vraiment ceux auprès desquels nous passons notre vie ? Et eux, nous connaissent-ils vraiment ? "

... Un courant psychologique dont Françoise Dolto est en partie ' responsable ' est de dire que le bébé est une personne. Une partie de mon puzzle philosophique est laboritienne, comme Henri Laborit ainsi que Boris Cyrulnik je dis que le bébé est avant tout un porteur de promesses génètiques.

... En ce qui concene l'autre et toi même Cath. , objet premier de ton questionnement je dis que chacun est avant tout une personne à part entière et souvent la méconnaissance que nous puissions avoir de l'autre comme de soi provient du fait que nous attendons que cet autre comble nos carences, et vice-versa !...

... 1 + 1 ne doit pas être égal à 1 mais à 2 !...

Écrit par : Le Doc. | 30/09/2010

Les commentaires sont fermés.