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03/07/2008

Dernières balises avant ... mutation

Pour commencer, ces mots de Simone de Beauvoir : "Soudain l'avenir existait; il me changerait en une autre qui dirait moi et ne serait plus moi. J'ai pressenti tous les sevrages, les reniements, les abandons et la succession de mes morts"....

 

En ce trois juillet 2008, je m’apprête à aller boire une dernière fois un verre avec ceux qui seront, demain déjà, mes anciens collègues… Eh oui, je les quitte. J’ai demandé ma mutation et l’ai obtenue. Je vais travailler dans un autre collège. A Nancy, cette fois. A dix minutes de chez moi. Premier gros avantage (j’ai fait pendant de longues années 70 kilomètres aller-retour pour le travail). Deuxième point positif : dans le collège où j’arrive, les élèves ont la possibilité de choisir, comme langues vivantes, l’anglais, l’allemand ou … l’espagnol. Du coup, et même si c’est un peu triste à dire, le tri se fait : les gamins qui viennent en allemand ont en général choisi d’être là. D’une façon générale, désolée de dire les choses aussi crûment, les glandus font espagnol parce que, tout le monde le sait, « e facilo l’espagnolo » ! Le collègue dont je prends le poste le quitte à grand regret. Il est allé jusqu’à me dire que cette mutation allait me réconcilier avec le métier ! Du coup, j’ai de nouveau envie de m’investir, envie de monter un autre échange, etc. J’ai mille projets en tête, et pourquoi pas un voyage à Berlin, récompense que le collègue que je remplace avait promise à ses troisièmes LV1. Il paraît même que la direction est géniale, qu’elle soutient les profs et se montre juste dans l’ensemble. Petite médisance au passage : ça va me changer !!! Je suis donc ravie de partir étreindre un si bel horizon. Je ne regretterai guère les élèves que je laisse derrière moi, à part quelques exceptions. Les classes blindées en LV2, les insolences et la paresse de bien des mômes avaient fini par me donner la nausée… A telle enseigne que j’envisageais presque de changer de métier ! Pourtant, l’enseignement, je crois que je l’ai dans la peau. Je fais ça depuis toujours. Déjà à la maternelle, les autres gamins m’appelaient « maîtresse » car j’adorais leur raconter des histoires. Je m’voyais déjà non pas en haut de l’affiche, mais en face du tableau, convaincue au plus profond de moi que j’étais faite pour ce métier-là et aucun autre ! Oui, carrément ! Et je ne compte pas les heures passées à jouer à la maîtresse chez mes parents. Je devrais déjà être en retraite, tiens, si on fait le calcul !  Bref… Donc, si un poste est capable de me redonner la flamme, c’est à sauter au plafond !

Mais… Mais je quitte des collègues auxquels je me suis beaucoup attachée, des êtres d’une rare gentillesse. Un peu déjantés, comme j’aime. Les soirées au collège sont (je devrais dire « étaient ») en général bien mouvementées ! Pas plus tard que mardi soir, au repas de fin d’année, certains de mes collègues ont chanté du Claude François. Il y avait même des Claudettes ! La prof de musique avec une perruque mauve sur la tête, la prof de maths habituellement si discrète en short noir et grandes bottes !! J’étais arrivée dans ce collège à 24 ans. J’y ai pris dix ans sur le paletot. Dix ans, cela représente déjà une sacrée tranche de vie… Je referme la porte sur beaucoup de choses, j’en ai les larmes aux yeux, grande sentimentale que je suis ! Et savez-vous ce qui m’a le plus touchée parmi toutes les marques de sympathie de mes collègues à l’annonce de mon départ ? Ces mots d’un collègue de français : « Je sais ce qui va me manquer plus que tout : ta façon de parler de Thiéfaine »… Je file, je vais donc boire un dernier verre de l’amitié (oui, de l’amitié, vraiment) avec ces gens-là. J’ai le cœur un peu lourd, mais, comme le disait mon ancienne principale-adjointe : « Il faut avancer »… Ben oui, puisque de toute façon, « on n’a pas assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens »…

 

En ce trois juillet, il y a un autre événement : mon père a 66 ans. Le temps passe bien trop vite à mon goût…

 

 

 

 

Commentaires

c'est sur tu laisses derrière toi 10 années mais bon tu quittes ces abrutis d'élèves qui t'ont pourri la vie pendant 1 ans, enfin quelques mois.
Tes collègues ne t'oublieront pas et tu garderas contact avec eux, j'en suis sûre. On ne peut pas oublier une prof comme toi !

Pour ma part t'es une prof géniale et tes nouveaux élèves ont de la chance de t'avoir, moi je donnerai tout pour te récupérer en tant que prof. Mais ..... je sais que ce ne sera plus jamais possible.
J'espère que t'arrivera a contaminé ta passion a d'autre élève comme moi et qu'ils seront autant interessés que moi !!
Tu vois a cette heure ci j'écoute de la musique en allemand pas Tokio Hotel mais LaFee!! C'est du pop rock et j'adore cette chanteuse. Je te ferai écouter c'est très .... bien !!

En tout cas mercii de m'avoir donné cette passion et t'es une prof géniale donc ne change pas tes façons de faire!

Bises

Écrit par : sandra | 05/07/2008

Merci, Sandra ! Voilà un message bien sympa qui me fait plaisir ! J'espère faire du bon boulot (et pourquoi pas des germanophiles ?!) dans mon nouvel établissement !

Écrit par : Cath | 07/07/2008

Bien sûr que tu es une bonne prof ! La preuve, si tu m'avais appris l'allemand, je le parlerais sûrement mieux que ça.

Grüss dich

Écrit par : petit-jour | 10/07/2008

Bonne chance à toi Katell !

De toutes façons, il faut avancer, c'est vrai, même si on laisse toujours derrière soi un peu de tristesse.

Bonnes vacances !

Écrit par : Foxy | 11/07/2008

Les commentaires sont fermés.