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21/11/2007

Goethe (suite)

Avec le voyage en Italie, une nouvelle époque commence dans la vie et l’œuvre de Goethe. « A Rome je me suis, pour la première fois, trouvé ; j’ai trouvé l’accord avec moi-même, je suis devenu heureux et raisonnable ». De retour à Weimar, il entreprend de mettre son existence en accord avec ses nouvelles conceptions. L’idée qu’il se fait maintenant de l’amour, à mille lieues de celle, romanesque, illustrée par Werther, trouve à s’incarner dans une jeune fleuriste, Christiane Vulpius, rencontrée quelques semaines après son retour. Elle sera, jusqu’à sa mort, la compagne de Goethe. Il goûte avec elle les joies simples de la vie domestique. Ses manières et ses traits lui rappellent l’Italie, et c’est elle qu’il célèbre à travers les belles Italiennes sensuelles des Elégies romaines, publiées en 1790. La liaison affichée avec Christiane -qu’il n’épousera qu’après 18 ans de vie commune et cinq enfants, dont un seul survivra- lui attire, ce dont il n’a cure, la réprobation de la bonne société de Weimar, qui n’a que mépris pour cette femme d’origine modeste. Charlotte von Stein orchestre la cabale.

Son séjour en Italie a développé chez Goethe le goût, déjà ancien, pour l’observation de la nature et les sciences naturelles en général. Qu’il s’agisse de botanique, de minéralogie, d’anatomie ou d’optique, les recherches qu’il entreprend reposent sur l’idée d’une unité de la nature, qu’il s’emploie à retrouver derrière la diversité des formes. Ainsi, selon sa théorie de la « plante primitive » (« Urpflanze »), exposée en 1790 dans un grand poème didactique -La métamorphose des plantes- il existe une parenté entre les différentes parties externes de la plante, qui naissent les unes des autres par métamorphose d’un seul et même organe fondamental, de la même manière que les diverses plantes dérivent toutes d’une seule et même « plante primitive ». Le même principe vaut en anatomie : la découverte sur une plage, à Venise, d’un crâne de mouton fendu lui suggère que les os de la tête ne peuvent être qu’une transformation des vertèbres, soit la première formulation de la théorie de l’origine vertébrale du crâne. Darwin saluera en Goethe un précurseur de la théorie de l’évolution.

Mais le monument de la science goethéenne est un gros volume de mille pages, la Théorie des couleurs (1810).  Goethe ne s’y propose rien moins que de réfuter l’optique de Newton, à laquelle il reproche son abstraction. Contre l’idée newtonienne, selon laquelle la lumière blanche est composée de l’ensemble des sept couleurs, Goethe pense avoir établi qu’il n’en est rien et que les différentes couleurs sont produites par le mélange, en diverses proportions, de l’ombre (le noir) et de la lumière (le blanc). Ce système chromatique est assurément plus celui d’un poète ou d’un peintre, attentif aux jeux de lumière et au mélange des pigments, que celui d’un physicien. La postérité du reste n’en jugera pas autrement, et la théorie goethéenne des couleurs rencontrera plus d’écho chez les artistes et les philosophes que chez les scientifiques.

 

 

Et puisqu'il a déjà été largement question de Weimar ici, voici quelques vues de cette ville qui reste, à mes yeux, l'une des plus belles d'Allemagne. Allez la visiter si vous en avez l'occasion !

 

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La statue de Goethe et de Schiller

 

 

 

 

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La maison de jardin de Goethe (Goethes Gartenhaus)

 

 

 

 

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La maison de Franz Liszt

02/11/2007

Le panneau Bundesrepublik Deutschland

Oui, il y aurait tout un poème à écrire sur l’émotion qui me saisit à chaque fois que je passe près de ce panneau… dans le bon sens, s’entend. C’est-à-dire dans le sens France-Allemagne. Ce qui, à l’inverse, me tombe dessus quand il s’agit de regagner mes pénates après une escapade en Allemagne, nous n’en parlerons pas, c’est mieux comme ça ! Le panneau Bundesrepublik Deutschland renferme tant de promesses à mes yeux que lors de notre dernière escapade en Allemagne (et cela remonte à avant-hier, je vais y revenir), j’ai demandé à Sam de ralentir considérablement à hauteur de ces lettres magiques, afin que je puisse les prendre en photo et les mettre ensuite sur ce blog… Seul hic : un autre panneau, totalement dépourvu de poésie celui-là, cachait les trois quarts de l’autre. Tant pis, la jolie photo, ce sera pour la prochaine fois. Et nous ferons les choses en grand, croyez-moi : nous nous arrêterons sur le parking situé à la frontière franco-allemande et j’aurai ainsi tout le loisir de photographier mon panneau, et même vingt mille fois si le cœur m’en dit !!

Petit retour en arrière : avant-hier, comme cela m’arrive bien souvent d’ailleurs, je me suis réveillée avec une immense envie d’Allemagne. Très vite, j’ai fait part de ma lubie à Sam. Et, ô joie démesurée, monsieur n’a manifesté aucune forme de réticence, au contraire… Le sauvage démon de l’Allemagne se serait-il emparé de lui aussi ?! Je ne serais pas étonnée qu’un de ces quatre matins, ce soit monsieur Sam lui-même qui me supplie de l’emmener faire un tour de l’autre côté de la frontière !!! En tout cas, mercredi, en peu de temps, nous étions prêts tous les trois. A 11 heures du matin, nous franchissions la frontière…

Nous sommes allés nous balader à Zweibrücken, petite ville assez sympa, située dans le Land « Rheinland-Pfalz » (Rhénanie-Palatinat). Tout de même, dans l’artère commerçante de Zweibrücken, on trouve deux librairies, ce qui, pour moi, est déjà synonyme de bonheur !! Dans l’une d’elles, j’ai pu dégoter mon habituel breuvage d’hiver, mon « Wintertee ». Oui, dans une librairie ! L’emballage de la boisson en question précise d’ailleurs qu’elle est destinée à accompagner nos heures de lecture ! Quelle belle idée !

Toujours dans la même librairie, j’ai trouvé un livre de recettes de gâteaux de Noël. Ces gâteaux, que vous connaissez sans doute, on les trouve dans de nombreux foyers allemands dès le début de l’Avent. Cela faisait un bout de temps que je rêvais de trouver un livre aussi complet ! Je vais pouvoir proposer des recettes sympatoches à mes élèves dans les semaines qui viennent ! Et, en prof consciencieuse qu’il m’arrive d’être de temps en temps, je vais employer mes vacances de la Toussaint à tester les recettes en question ! C’est ainsi qu’avant-hier, Sam et moi nous sommes lancés, dès notre retour de Germanie, dans la confection de petits ronds aux pavots. Un délice !

Voilà. Pour moi, l’Allemagne, c’est aussi cette douceur de vivre, cette façon de prendre son temps… Finalement, je ne regrette pas d’avoir choisi d’être prof d’allemand car si j’avais été prof d’italien ou d’anglais, comme l’idée m’en a effleurée à une époque, jamais je n’aurais pu, habitant en Lorraine, combler aussi facilement mes envies d’Italie ou d’Angleterre, alors que mes envies d’Allemagne, aujourd’hui, je te les bichonne comme il se doit et n’hésite pas à partir sur un coup de tête en Bundesrepublik Deutschland ! De même que je ne regrette pas d’habiter en Lorraine, même si c’est loin d’être la région la plus ensoleillée de France ! Quoique… Sachant que mon grand rayon de soleil est et demeure l’Allemagne, je n’ai pas réellement à me plaindre du froid !!!!