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23/12/2009

Il faut continuer...

 

Profitons des vacances pour alimenter un peu ce blog, qui n'a pourtant guère de succès. Je dois en être la seule « visiteuse » avec Petit-Jour et le Doc !!!!! Qu'à cela ne tienne, il faut continuer ! « Il faut continuer », c'est la phrase que mon père répète inlassablement face aux vicissitudes de l'existence. Et, comme « le plus fort c'est mon père », on va dire qu'il a souvent raison ! L'année dernière, à cette même époque, quand nous étions, comme dirait mon père (une fois de plus, décidément !) dans le « foutoir » (oui, c'est bien le mot qui convient), l'année dernière, mon père m'a répété mille fois que quoi qu'il arrive, il faudrait continuer... Et ce « quoi qu'il arrive » s'est, au fil du temps, transformé en « si le pire arrive ». Et, par une lugubre nuit de février, « si le pire arrive » est lui-même devenu « le pire est arrivé »...

Je profite souvent des vacances de Noël pour mettre de l'ordre dans le foutoir qui règne dans les différents endroits où sévit mon ... comment dire... mon côté artiste, dirons-nous pour ne pas dire autre chose ... de moins flatteur à mon égard !!! Bref. Des papelards partout : sur mon bureau d'abord. Des sujets d'interros que je ne classe pas au fur et à mesure. Du courrier même pas ouvert. Des réductions dans je ne sais quel magasin, je garde, ça peut toujours servir, sauf que quand je me pointe dans le magasin en question, je m'aperçois que j'ai oublié le bon de réduction ... sur mon bureau !! Du foutoir dans les placards aussi : mes magazines « Vocable » et « Lire ». Même quand je les ai lus du début à la fin (ce qui est rare), je ne peux me résoudre à les jeter... Trop de choses nous lient ! Des dessins de Clara. Partout. Des gâteaux périmés. Bref... Avant-hier, donc, j'ai rangé mon bureau. Il est nickel. D'une clarté qui ne me ressemble pas ! Ce matin, j'ai rangé le débarras situé près de la cuisine. Et voilà que je suis tombée sur les photos dont nous avions, mon frère et moi, orné les murs de la chambre d'hôpital de ma mère, l'année dernière, à cette même époque. Tout à coup, mon coeur s'est serré, comme s'il n'était déjà pas assez noué, tordu comme une serpillière sur laquelle se seraient acharnées les mains d'une ménagère trop zélée... J'ai ouvert la grande enveloppe estampillée « CHU de Nancy ». Et tout m'a sauté à la figure : maman et ses petits-enfants, maman et sa chienne, moi affichant un grand sourire, le grand sourire d'avant le grand désastre... Et j'aurais pu hurler de douleur. Mais je me suis retenue pour ne pas effrayer mes enfants...

Il y a un an, donc, le terrible foutoir. Dedans jusqu'au cou, et rien qui surnageait. Pas d'espoir, pas la moindre lueur d'espoir dans l'horizon bouché...

Malgré tout, comme dirait mon père, qui est vraiment le plus fort de tous les pères, plus fort que celui de Linda Lemay aussi, bien sûr, comme dirait mon père, donc, il faut continuer... Ce n'est pas moi qui dirai le contraire. Et j'ai décidé d'aller à Berlin en juillet 2010. Je me le promets (sauf contre-indication du destin, sait-on jamais). Et je retournerai sur les lieux que ma mère avait aimés. J'arpenterai de nouveau le Kurfürstendamm où nous avions flâné ensemble il y a de cela deux ans et demi. Parfois, ma mère regardait les photos de Berlin et me téléphonait dans la foulée, me disant que cela lui avait flanqué la nostalgie. Invariablement, je lui répondais : « On y retournera, ne t'en fais pas ». Alors il faut que je retourne à Berlin. Que j'appelle mon ami Rainer et lui dise que je vais débarquer de nouveau, que nous allons pouvoir nous voir tous les jours, tous les soirs pendant mon séjour. Cela fait si longtemps que je ne l'ai pas vu, l'ami Rainer...

Et je ferai ce voyage comme d'autres font un pèlerinage...

02/12/2009

La morale du jour...

 

Parfois, on se marre bien avec les élèves ! Quand même, il faut le dire !

Hier, en fin d'heure, un gamin qui tourne à 0,50 de moyenne en allemand ce trimestre vient me voir et me dit solennellement : « Madame, c'est promis, je me mets au boulot ». Je lui fais remarquer qu'a priori, si j'ai bien compris, la promesse ne fera effet que jeudi, quand nous nous reverrons, vu qu'il vient de passer son heure à faire l'imbécile avec son voisin !! Et d'ajouter : « Mais tu sais, je veux bien y croire, moi, je ne demande pas mieux. Il faut avoir des illusions. Je pense que si on ne se fait aucune illusion sur le genre humain, il ne faut pas être prof. Ce sera la morale du jour » !!

N'empêche que ... rêvons un peu : et si ce gamin se mettait réellement au travail ? Pour ma part, j'ai toujours envie d'y croire, vraiment. Rien n'est jamais perdu. Un naufragé scolaire peut trouver soudain la planche de salut à laquelle il pourra s'accrocher contre vents et marées.

Quand j'étais moi-même élève, il y a eu un moment où ma situation semblait désespérée. D'ailleurs, complètement désemparés, mes parents ont fini par m'inscrire dans un lycée privé. Ils pensaient qu'il fallait mettre au minimum Dieu dans le coup ! J'ai fait une seconde peu reluisante. Avec, par exemple, 3 de moyenne en maths (si !)... Puis, soudain, en première, j'ai commencé à me passionner pour les langues en général et l'allemand en particulier. Il faut dire que ma prof était géniale et passionnée elle-même ! Elle aimait nous répéter que les mots allemands étaient des poupées russes (« on ouvre une poupée, il y en a encore une à l'intérieur ») ou des tiroirs remplis de surprises. Ce discours trouva très vite un écho en moi. Et je me mis à bosser comme une dingue pour rattraper mon retard. A la fin de mon année de terminale, sur le dossier à remplir pour nos études futures, « fac d'allemand » s'est imposé comme une évidence...

Et pour en revenir aux maths, tiens : oui, 3 de moyenne en seconde. Je détestais la prof ! Elle voyait les choses par le petit bout de la lorgnette. Hors des maths, point de salut (pour une bonne soeur, quand même, si c'est pas malheureux !). Année de terminale : nouveau prof de maths. Pas une bonne soeur cette fois, mais un type farfelu qui nous dit, dès la première heure de cours : « Je déteste la rentrée, ne pas pouvoir fumer pendant des heures. Si vous me voyez tourner comme un lion en cage, ne soyez pas inquiets, c'est juste que je suis en manque ». Là encore, ce discours a tout de suite fait des ricochets en moi !!! Le prof en question nous disait souvent : « Chaque année, pour mon anniversaire, j'écris à ma mère, je la félicite d'avoir mis au monde un être comme moi » !! Qu'il était bien, ce prof ! Il aimait lire et me disait souvent : « ça t'en bouche un coin, hein, que ton prof de maths lise presque autant que toi, n'est-ce pas ? ». Il savait s'y prendre. Même les plus réfractaires aux maths (dont je faisais partie, on l'aura compris) se mettaient à aimer cette matière. D'ailleurs, à une réunion parents-profs, je le lui avais dit, et il avait répondu : « Ne te fous pas de moi » !!!!!!!! Et quand les notes du bac sont tombées et que je me suis récolté un 14 en maths (si !), il m'a dit : « C'est mérité, je suis content ».

Ces gens-là (ma prof d'allemand, mon prof de maths) faisaient partie de ce qu'on pourrait appeler le « club des incorrigibles optimistes ». J'aimerais leur ressembler. Faire confiance aux élèves. Me dire que ce n'est jamais perdu...

Moralité, donc, hier comme aujourd'hui : pour être prof, il faut encore avoir des illusions sur le genre humain !!