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09/02/2009

Journal de deuil

 

Aujourd'hui, je suis allée m'acheter le Journal de deuil de Roland BARTHES. Loin de m'enfoncer encore plus dans les sables mouvants du chagrin, ce livre me remet debout. Un peu. Car je titube et je me casse la binette régulièrement. Depuis samedi, donc, plus de maman. Je n'ai plus de maman. Je pense que tout au fond de moi, toute ma vie, j'en demeurerai inconsolable. Elle était trop jeune pour partir. Nous avions encore tant de projets. Tant de choses à faire toutes les deux...

Place aux mots de Barthes, dans lesquels je retrouve tout à fait mes sentiments :

« Jamais plus, jamais plus !

Et pourtant, contradiction : ce « jamais plus » n'est pas éternel puisque vous mourrez vous-même un jour.

« Jamais plus » est un mot d'immortel ».

 

« Chose bizarre, sa voix que je connaissais si bien, dont on dit qu'elle est le grain même du souvenir (« la chère inflexion... »), je ne l'entends pas. Comme une surdité localisée... »

 

« Dans la phrase « Elle ne souffre plus », à quoi, à qui renvoie « elle » ? Que veut dire ce présent ? »

 

« Mais sa mort m'a changé, je ne désire plus ce que je désirais. Il faut attendre - à supposer que cela se produise - qu'un désir nouveau se forme, un désir d'après sa mort ».

 

« Maintenant, partout, dans la rue, au café, je vois chaque individu sous l'espèce du devant-mourir, inéluctablement, c'est-à-dire très exactement du mortel. - Et avec non moins d'évidence, je les vois comme ne le sachant pas ».

 

« Voir avec horreur comme simplement possible le moment où le souvenir de ces mots qu'elle m'a dits ne me ferait plus pleurer... »

 

« Pouvoir vivre sans quelqu'un qu'on aimait signifie-t-il qu'on l'aimait moins qu'on ne croyait... ? »

 

« Tristesse nauséeuse. Nausée de l'Irrémédiable ».