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02/03/2010

Récit d'une journée ordinaire...

 

En cette période morose, de crise incessante et compagnie, j'ai envie de dire que je suis contente. Contre vents et marées. Contente ! Une de mes collègues m'a même fait remarquer que depuis peu, je disais cela presque tous les jours et que c'était sacrément plaisant. De temps à autre, un peu moins de noirceur ne nuit pas ! Je me rattrape un peu, après avoir passé une année 2009 déplorable... Dont il me restera quand même toujours des séquelles...

Je vais vous raconter une journée ordinaire de ma vie de prof. Prenons aujourd'hui, tiens, par exemple ! J'arrive au bahut à 7h50. Pas bien réveillée. Et je démarre la journée avec une classe super sympa, où ça bosse, où ça me rend parfois même des devoirs que je n'ai pas donnés !!!! Si, ça existe encore, faut pas être pessimiste ! Alors eux, ils sont tellement chouettes qu'ils me tirent très vite du sommeil, tous les mardis ! J'enchaîne ensuite avec un groupe de 5ème. Un peu plus à la traîne. Mais bon, il faut prendre leur inertie avec humour. Je leur rends une interro, une qu'ils ont recommencée après avoir obtenu des caisses mémorables à la première (j'ai quand même changé un peu le sujet, bien sûr, parce que je suis peut-être gentille, mais je ne suis pas une sainte non plus ... quoique ... parfois, je me demande !! En toute modestie !!). Bon, force est de constater (avec désarroi) que cette interro n'est guère plus brillante que la première. Ils se fichent vraiment du monde, ces gredins ! Qu'à cela ne tienne, je suis contente parce que j'ai passé d'excellentes vacances de février, parce que le printemps arrive, parce que je suis allée en Allemagne samedi. Avant de quitter ces élèves, j'écris les devoirs au tableau, et voici donc ce que je leur balance : «corriger l'interro, la faire signer et, éventuellement, se faire tuer ». Ben oui, se faire tuer par ses parents, mécontents, énervés, déçus !! Les gamins ont l'habitude de cet humour sadique, et je crois franchement qu'ils ne m'en tiennent pas rigueur, ils savent que je plaisante et qu'au fond, sous mes airs de Terminator, je suis quand même vachement gentille !!

Récréation à 10h. Je discute avec un de mes collègues d'EPS. Qui est un vrai philosophe. Quelqu'un avec qui j'adore papoter. Parce qu'il prend le temps de vivre, parce qu'il aime lire, parce qu'il sait s'enflammer encore comme s'il avait 20 ans alors qu'il n'est pas loin de la retraite. Et, ce matin, nous nous demandions comment s'appelait le collègue allemand de l'année dernière, celui avec qui nous avions organisé un échange sur quelques jours. Et là, gros trou de mémoire. Aucun de nous ne se souvenait du prénom du collègue allemand. Et mon brave J-P de s'exclamer : « Quand même, on est peu de chose ! Tu te rends compte, on a déjà oublié ce pauvre homme !! » Et moi : « Eh oui, c'est le lot de tous d'être un jour oubliés comme ça ». La documentaliste, surprenant notre conversation, nous dit alors que nous allons la rendre dépressive. Et J-P et moi de nous marrer ! Parce que nous sommes des vrais philosophes, nous, et que peut-être, déjà, nous avons tout doucement, au fil de nos conversations hautement intelligentes, appris à mourir !!!!

Là-dessus, je retourne en cours. Avec ma classe préférée ! Des gamins comme je n'en ai jamais eus, jamais vus ! Des qu'on voudrait cloner en mille exemplaires ! Ils me racontent un peu le stage en entreprise qu'ils ont fait avant les vacances. Deux d'entre eux sont allés bosser avec un vétérinaire. A ce moment-là, un gamin intervient : « Mais c'est plutôt I. qui aurait dû aller faire ce stage ! Elle a plein d'animaux. Chez elle, c'est l'arche de Zoé » !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Avec eux, je me paie régulièrement des fous rires. Ils sont uniques.

11h. Dernière heure de cours. Avec ma classe pourrie ! C'est bête, hein ?

Mais, quand même, globalement, je suis contente ! Et ce n'est pas cette dernière heure assez merdique qui viendra ternir le reste ! Et toc !