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23/09/2008

"Cherry blossoms"

cherry blossoms.jpgCela commence par une scène assez triste : Trudi apprend que son mari, Rudi, est atteint d'une maladie incurable. Et le médecin de lui conseiller d'entreprendre alors un truc géant, un voyage ou autre chose, qui lui laissera de magnifiques souvenirs pour la vie sans Rudi... Les cinq premières minutes du film annoncent la couleur : on ne va pas trop se marrer...
Rudi est un homme qui mène une vie réglée comme du papier à musique. Il mange à heures fixes. Au bureau, il engloutit chaque jour, à treize heures, le sandwich que sa femme lui a docilement préparé... Ainsi qu'une pomme. Et, à chaque fois, c'est la même rengaine, Rudi s'exclame : « An apple a day keeps the doctor away ». Voilà un homme qui ne se pose pas beaucoup de questions. Plus tard, dans le film, alors qu'en compagnie de sa femme, il évoque la mort, il déclare que c'est bidon de se demander ce que l'on ferait s'il ne nous restait plus qu'un jour à vivre. Lui, Rudi, il irait tout simplement bosser et retrouverait sa femme le soir, comme si de rien n'était !
Trudi décide de croquer la vie à pleines dents (comme elle ferait d'une pomme !!), de vivre intensément ces moments qui doivent être les derniers qu'elle passe en compagnie de son époux... Elle entraîne son mari à Berlin, chez un de leurs fils. Ils vont également y voir leur fille, ils visitent la capitale allemande. Et là, de voir tous ces monuments que j'aime, de penser à ma dernière escapade berlinoise en compagnie de ma maman, j'ai senti une grosse boule dans la gorge... Et je l'ai gardée pendant presque tout le film, tant la mort nous rudoie tout au long de cette histoire, tant elle éclabousse tout de sa présence...
Trudi et Rudi ont trois enfants : deux vivent à Berlin, donc, et un autre au Japon. On sent bien que les mômes sont ingrats et que donner un peu d'amour et de joie à leurs parents, non, franchement, c'est trop pour eux, happés comme ils le sont par leurs mornes occupations quotidiennes... Cela m'a fait penser à la belle chanson que Renaud a écrite sur le sujet : « Nos vieux »... Nos vieux qui n'en finissent pas de vieillir et à qui donner cinq minutes de tendresse nous paraît encore bien trop... Bref, au bout d'un moment, les braves Trudi et Rudi se sentent de trop là-dedans. Ils partent au bord de la mer. Et là, coup de théâtre : ce n'est pas Rudi qui meurt, mais Trudi.
S'ensuit une longue période de remords pour Rudi. Il se dit qu'il a privé sa femme de tout ce qu'elle aimait, qu'il n'a pas su lui offrir ce à quoi elle aspirait. Et il va rattraper le temps perdu comme il le peut, malgré l'absence. J'en ai déjà trop dit, j'arrête là.
Un film splendide, à ne pas aller voir cependant si on a des plaies trop vives dans le coeur. Un film qui vous remue la tripaille. On a envie, en sortant de la salle, d'appeler ses parents et de leur dire à quel point on les aime. Envie d'appeler sa maman et de lui dire : « Quand est-ce qu'on retourne à Berlin toutes les deux ?! »

06/09/2008

Comme c'est mignon ....

 

Ils sont arrivés, jeudi matin, des élèves comme les autres... Neuf en tout. Pas énorme, mais cela a suffi quand même à former un groupe de langue deux.

Ils ont commencé à sortir leurs affaires. Docilement et d'eux-mêmes. Tout de suite, certains cahiers m'ont sauté aux yeux : mais c'est qu'il y a du Tokio Hotel partout là-dedans !! Ils sont quatre ou cinq, dans cette classe, à être branchés à fond sur Bill et compagnie !!!

Par curiosité, je leur ai demandé pourquoi ils avaient choisi l'allemand. Une réponse classique : « tout le monde a fait de l'allemand dans ma famille, j'ai voulu en faire aussi ». Et puis ont fusé d'autres réponses... Deux gamines, installées devant, se sont mises à se marrer, l'une donnant un coup de coude à l'autre, en lui disant : « Mais vas-y, dis-le ». Et la demoiselle de se lancer : « J'ai choisi l'allemand parce que je voudrais comprendre les textes de Tokio Hotel et même leur parler un jour ». Comme c'est mignon ! Comme c'est touchant ! Non, vraiment, je dis cela sans moquerie aucune. Je trouve cela tout simplement touchant ! Cela me rappelle ma propre adolescence et le culte que j'ai longtemps voué à ... Jeanne Mas !! Les temps ont changé ! Quoique ... A y regarder de plus près, entre Jeanne et Bill, on note quelques ressemblances physiques, non ?!!!

Evidemment, rien de bien étonnant à cela, je ne suis pas tombée des nues non plus, sachant bien que Tokio Hotel est encore ce qui fait la meilleure pub aux pauvres profs d'allemand en détresse (nous n'avons pas connu que des heures de gloire !) ...

Fort heureusement, j'ai choisi un manuel moderne pour ces élèves. Et, ouf, à la page 45, je crois, il y a un article sur Tokio Hotel ! Me voilà sauvée !!!

J'ai également demandé à ces élèves s'ils connaissaient des villes allemandes. J'ai eu droit à Magdeburg et à Leipzig, bien sûr, mais aussi, de la part du gamin plus « classique », à Ulm ... « Parce que c'est la ville natale d'Einstein » ! Alors là, j'en suis restée bouche bée !! Quelque chose me dit que je vais bien m'éclater cette année, tant est impressionnante la culture des élèves que j'ai en face de moi, et tant leur curiosité est stimulante pour moi...

Revenons à nos moutons : jeudi après-midi, je suis allée me balader dans le rayon musique d'un centre commercial. Et, ô stupéfaction : j'ai trouvé un ouvrage intitulé « Apprendre l'allemand avec Tokio Hotel » ! Si ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé ? Il y avait moyen de se faire du pognac !!! Et, hier, toute fière de ma découverte, je suis arrivée en classe avec le bouquin en question. Et vous savez quoi ? Les gamins l'ont déjà !!!!!!