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21/07/2007

Heinrich Böll (suite)

Il est caractéristique de l'écrivain qu'au moment où il prend fait et cause, dans ses romans, pour l'individu, il cherche en même temps, par ses essais, ses discours, ses articles, à conjurer la solitude de l'artiste : "uni à mes contemporains, mais sans allié". Il prend ouvertement position pour le parti social-démocrate tout en ne lui ménageant pas ses critiques, en particulier en ce qui concerne son attitude vis-à-vis des extrémistes politiques. Il soutient le combat des écrivains des pays de l'Est pour la liberté d'expression tout en menant en même temps une polémique féroce contre le groupe de presse Springer. Dans Die verlorene Ehre der Katharina Blum (L'honneur perdu de Katharina Blum) et Wie Gewalt entstehen und wohin sie führen kann (Comment peut naître la violence et où elle peut conduire), Böll poursuit cette polémique. En 1975, Schlöndorff réalisa l'adaptation cinématographique du roman Die verlorene Ehre der Katharina Blum. L'avertissement révèle la portée de la fable : "L'action et les personnages de ce récit sont imaginaires. Si certaines pratiques journalistiques décrites dans ces pages offrent des ressemblances avec celles du journal Bild, ces ressemblances ne sont ni intentionnelles ni fortuites, mais tout bonnement inévitables". Intrigue exemplaire : une jeune femme, victime d'une campagne de presse menée par un journal à sensation, assassine le journaliste responsable de la diffamation. Ce meurtre se situe non à la fin, mais paradoxalement au début du récit. Nous suivons l'enquête d'un narrateur soucieux d'objectivité qui cherche à reconstruire le processus de la violence. Il apparaît très vite que le sujet premier est ici le langage, comme instrument démagogique, véhicule de la violence elle-même. Plaidoyer pour retrouver le poids des mots.

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